TAPHA SARR: <<QUAND J'AI VU L'ACTRICE DIKOON LA PREMIÈRE FOIS, J’ÉTAIS...>>
- Z@HRA
- 28 juin 2017
- 7 min de lecture

Retrouvé au sein de la maison de productions PIKINI, c’était dans un cadre professionnel et une ambiance familiale que s’est passée l’interview qui m’a été accordée par Bamba CAMARA alias Tapha Sarr, l’acteur principal de la série <<DIKOON>>. Aimé des sénégalais qui adulent cette série frôlant la perfection grâce à son jeu d’acteurs très perspicace et son contenu théâtrale très réaliste, montrant le vrai visage d’un Sénégal hors masque et peinture, Tapha Sarr est le garçon idéal dont raffolent les jeunes filles. Mais qui est vraiment Bamba Camara ?
LE PARCOURS DE L’ACTEUR
Présentation
Je m’appelle Bamba Camara et je suis né le 20 Octobre 1980 à Bargny. J’ai fait mes études à Diamniadio jusqu’en classe de CM2, puis au collège de Bargny où j’ai été jusqu’en 3ème et enfin j’ai fait la 2nde à Rufisque. Je me suis arrêté à la suite pour m’inscrire dans une formation professionnelle. Mais j’ai finalement arrêté la formation pour être présentateur de concerts de rap. J’ai aussi joué dans quelques pièces de théâtre avant de tout arrêter pour faire allégeance à Cheikh Béthio Thioune. Présentement, je joue le rôle du docteur Tapha Sarr, acteur principal dans la série <<DIKOON>>.
Le cinéma :
J’ai déjà joué dans des pièces de théâtre. J’ai côtoyé ce milieu parce que mon grand père est Baye Peul de la troupe <<Daaray Kocc>>. J’habitais chez lui à Bargny quand j’étais encore élève et je le voyais se rendre aux répétitions tous les jours. <<Azou le beau>> qui n’est plus à présenter est aussi mon oncle. Déjà quand j’étais élève, ce dernier a fait appel à moi pour que je lui écrive les scénarios de ses pièces théâtrales. J’ai aussitôt accepté et c’est moi qui ai écrit <<tata Fina>>, <<Azou le beau>>, <<Azou et Ndiaga>>… pour ne citer que celles là. Il m’est arrivé de jouer dans certaines de ces pièces théâtrales comme par exemple <<ma puce>> où j’incarnais le rôle d’un commissaire. J’ai aussi fait les figurants dans d’autres pièces de théâtre. C’est seulement pour dire que j’ai déjà une expérience dans ce milieu bien avant la série <<DIKOON>>
DIKOON, la série
C’est une série qui peint les réalités sénégalaises dans ses différentes facettes. Comme vous l’aurez remarqué, elle se différencie beaucoup des autres par le message qu’elle tient à faire passer. On ne se base pas sur la beauté, la déco ou l’élégance pour faire passer un message d’un Sénégal qui n’existe pas vraiment. Au Sénégal, on trouve du <<TOUT>> et en tant qu’une série qui doit être suivie partout, il faut ressortir ce <<TOUT>> et pas seulement le côté agréable.
Le casting :
C’est un ami du nom d’Alioune Badara qui m’a joint au téléphone pour me parler du casting. Après l’avoir passé, je me suis retrouvé comme acteur principal de la série. Cependant je peux vous affirmer qu’ils ne se sont basés que sur des compétences et non sur le physique. La beauté n’était pas vraiment prisée.
Les tournages :
Le nombre d’heures de tournage varie selon les conditions. Il nous arrive de tourner des heures et c’est totalement normal. Cependant, il arrive parfois que toutes les conditions de tournage ne soient pas réunies et dans ces cas là, nous sommes obligés de patienter jusqu’à ce tout revienne à la normale et nous perdons dans ces cas là beaucoup de temps. Si les désagréments sont très graves, il nous arrive même de reporter le tournage au lendemain. Ce n’est pas facile parfois mais c’est très agréable parce qu’on le fait par passion.
Changement opérés depuis votre intégration dans la série DIKOON:
Naturellement, Il y a eu un peu de changement. Mais heureusement, je sais faire la différence entre Tapha Sarr et Bamba Camara. Je reçois beaucoup de coup de fil et de messages venant des médias sociaux, de personnes très attentives qui me témoignent leur affection, leur amour, m’encouragent... Cependant, cela ne m’empêche pas d’avoir les pieds sur terre. Je ne me prends pas la tête avec la célébrité en toute sincérité.
Relations entre les acteurs de la série :
On est comme une famille. En dehors des tournages on s’appelle même si je ne vais pas leur rendre visite à cause de la distance et du manque de temps en ce qui me concerne. Quand on vient aux tournages, on se crée une relation à l’image de la série. La relation qu’on a est très agréable sincèrement.
LES POINTS DE VUE DE L’ACTEUR
L’acteur ou l’actrice qui vous a le plus marqué :
C’est sans aucun doute Ndeye Fily. (Rires). Elle est <<sadique>> dans la série. Elle n’a pas froid aux yeux et c’est une femme très singulière en son genre. Elle joue à la perfection et nous savons tous que ce n’est pas un rôle qui est facile à incarner parce qu’ayant des répercussions même en dehors de la série. Certaines personnes vont jusqu’à penser que tout ceci est sa vrai nature alors que ce n’est qu’un rôle.
La séquence qui vous a le plus marquée :
C’est celle où je me battais avec l’agresseur de Dada (le karaté). Il fallait que je défende une femme d’une possible agression et je l’ai fait avec brio. Ceci reste pour moi une sensation très agréable.
Déçu ou soulagé quand vous avez vu l’actrice principale ?
Au début j’avais une image bien faite de l’actrice principale. Je pensais que c’était une fille comme celles qu’on voit dans la majeure partie des séries de la place avant que Dikoon et moi ne soyons présentés. Je ne dirai pas que j’étais déçu mais bien au contraire, j’ai aussitôt compris pourquoi elle avait été choisie alors qu’il y avait tous genres de filles au casting comme des mannequins. C’est une fille très talentueuse qui n’hésite surtout pas à pleurer par exemple quand on lui demande. Elle était la seule à pouvoir vraiment incarner ce rôle grâce à son talent.
Vision du cinéma africain en général et sénégalais en particulier :
Le cinéma africain est en pleine expansion. Des films de qualités se jouent et se reconnaissent à travers le monde.
Quant au cinéma sénégalais, avec les films et l’éclosion de séries, on est sur la bonne voie. C’est vrai que certaines séries rencontrent parfois des obstacles parce que le sénégalais vit plus dans l’habitude qu’autre chose. Par exemple quand la série <<Tundu Wundu>> n’a pas été bien accueillie par le peuple sénégalais parce que ce n’est pas le genre de film ou de série qu’il a l’habitude de regarder mais il faut reconnaitre que c’est du bon parce qu’elle a été primé cette année au festival du film africain.
Cependant, il faudra des fonds pour la bonne réalisation des séries et la formation de certains acteurs pour la bonne marche du cinéma sénégalais. Le jeu d’acteurs reste encore à maitriser et il faut impérativement des formations.
Cinéma et vie familiale :
Ce n’est jamais facile mais nos familles respectives nous comprennent. Ils savent que nous allons aux tournages et que le théâtre ou le cinéma est notre passion. C’est primordial que les membres de nos familles nous soutiennent parce que c’est très important pour nous et ils le savent. De ce fait, de mon côté, je ne rencontre pas de difficultés sur ce volet bien au contraire, je suis soutenu.
LE JARDIN SECRET DE L’ACTEUR
Votre modèle de tous les jours :
Cheikh Béthio Thioune à qui j’ai fait allégeance depuis quelques années est mon modèle de tous les jours sans nul doute. C’est mon guide et je ne me vois pas regarder ailleurs pour trouver mon modèle d’homme dans la vie.
Votre Style vestimentaire :
Je m’habille très simplement. Je ne me prends jamais la tête avec la mode. Parfois, je suis en tenue traditionnelle sénégalaise et d’autres fois, en jean et chemise. Je ne passe pas mon temps à suivre la mode pour m’habiller convenablement. L’essentiel pour moi est de toujours rester propre et correct.
Inspiration cinéma :
Mon grand père Baye peul. Je l’ai vu jouer dans plusieurs pièces de théâtre et j’aime beaucoup sa manière de faire.
Votre plus grande peur :
L’adultère est ma plus grande peur. J’ai vraiment peur d’y tomber.
Votre plus grand regret :
Ce que je regrette le plus dans ma vie, c’est le fait d’avoir quitté l’école très tôt. J’étais trop naïf et quand j’ai vu qu’un de mes amis d’enfance a quitté l’école pour se mettre au travail et gagnait des sous à son jeune âge, je me suis dit qu’il fallait que je fasse la même chose. Mais c’était une grande erreur de ma part. Je le regrette vraiment.
Votre plus grand souhait :
Je suis le genre de personne qui n’accepte que la volonté divine. J’accepterai seulement ce qu’il adviendra de moi. Chacun à un souhait parti
Votre plus beau souvenir :
C’est le fait d’avoir fait allégeance à Cheikh Béthio Thioune. Il nous dit à chaque fois que celui qui fait allégeance aura le salut.
Votre pire souvenir :
Mon pire souvenir c’est quand j’ai raté mon examen d’entrée en sixième. J’avais mal au point de m’être inscrit en sixième dans un collège privé pour être au même niveau que mes camarades de classe. Après j’ai fait un examen pour passer dans un collège publique pour faire la 5ème.
Votre passe-temps favori :
Je suis un fervent mouride et mon passe-temps favori est de lire le <<Khassaide>> les mercredis et les vendredis.
Un travail en parallèle ?
J’étais informaticien et je travaillais dans un forage avec des syriens. J’ai fini par maitriser ce milieu comme eux mais je me suis arrêté quand les tournages de la série ont commencé. Actuellement, je ne joue que dans cette série.
Le montant de votre cachet :
Je ne peux dire le montant mais je suis payé à la hauteur de mon rôle. Mais je tiens à préciser qu’il est très agréable de travailler chez <<Pikini Productions>> parce qu’en dehors des cachets, on assure nos repas quotidien quand on vient aux tournages et ceci sans oublier notre transport. Ils nous mettent dans de bonnes conditions de travail.
Vos relations avec les acteurs des autres séries :
Je n’ai aucun problème avec les acteurs des autres séries. Certaines des scènes de la série Wiri-Wiri ont tourné chez moi. On a que de bonnes relations en ce qui concerne ceux que je connais personnellement.
Un cœur à prendre ?
Je suis marié (rires).
Votre futur projet :
Mon plus grand projet est d’être un très grand producteur pour pouvoir aider les jeunes talents et les produire sans la moindre difficulté. Je sais que tout sera facile dans ce milieu plus tard.
Derniers mots :
Merci beaucoup d’avoir pensé à moi pour cet interview.
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