NAFINA KONATE: <<Je ne suis pas un cœur à prendre parce que le mien est à…>>

<<Aux âmes bien nées, la valeur n’atteint point le nombre des années>>, dira Pierre Corneille. En effet, c’est bien ce qu’incarne l’interprète de la chanson à succès <<DIOX MA SA XOL>>. Belle, jeune, intelligente et ambitieuse, Nafina KONATE fait partie de cette nouvelle jeunesse dorée du Sénégal qui ajoute sa pierre à l’édifice en chantant. Faisant la joie des mélomanes par sa voie suave, elle a interprété trois chansons qui parlent respectivement d’amour, de maltraitance et de fun, comme quoi, un artiste doit toucher à tout et ne pas se limiter au <<sérieux>>.

Qui est Nafina Konaté ? Réponse dans les lignes qui suivent.

Est-ce que vous pouvez vous présenter à ceux qui ne vous connaissent pas ?

Nafina est une jeune artiste d’origine guinéenne qui est née et a grandi au Sénégal. J’ai moins de Vingt Cinq ans et j’ai commencé ma carrière dans la musique il y a moins de deux ans. Mais j’ai toujours été dans le coup vue que je faisais des cœurs et j’ai une certaine expérience musicale de cinq à six ans. Je tiens à préciser que je fais de la world musique. En effet, certains pensent que je fais seulement du mbalax ou du R§B mais c’est faux.

Parlez nous de votre cursus scolaire:

J’ai fait mon collège à Al Zahra, puis un an de lycée à Lamine Guèye avant de retourner à Al Zahra où j’ai obtenu mon baccalauréat. Après j’ai intégré Sup De Co en faisant des études de commerce. Après m’être rendu compte que le commerce et la comptabilité n’étaient pas faits pour moi, je me suis redirigée vers le marketing et la communication à l’ESP un an plus tard pour ne pas perdre de temps avec une spécialité que je n’aimais pas.

Est-ce qu’il y a quelque chose qui vous prédestinait à la carrière de musicienne et comment se sont passés vos débuts dans ce milieu ?

Il n’y a rien qui me prédestinait à la carrière de chanteuse. Déjà j’avais peur quand j’ai voulu faire de la musique parce que c’est un milieu très difficile surtout pour une fille. Je suis la seule chanteuse de ma famille et c’est par amour de la musique que j’ai choisi cette carrière.

J’ai commencé la musique il y a de cela six (06) ans mais ma carrière a vraiment démarré il y a deux ans quand j’ai commencé avec mes propres chansons. En effet, au début de ma carrière, je ne faisais que les chœurs.

Avec quel label collaborez-vous pour votre carrière musicale ?

Je travaille avec Félix Productions. Plus qu’un label, c’est une maison de production dont le propriétaire, Fefsy, est un ami. J’ai fais le choix de travailler avec un ami parce que j’avais besoin de flexibilité pour mon autre emploi. En effet, je suis aussi commerciale dans une boite de la place et si je devais travailler avec une autre maison de productions ou un label, je serai peut être obligée de me conformer à leurs règles et cette situation ne m’aurait pas arrangée. Ici, je suis chez moi et je peux partir travailler et venir au studio sans pression.

Est-il difficile d’allier la musique à votre emploi actuel ?

Ce n’est certes pas facile mais c’est possible. C’est une question d’organisation et de volonté. J’ai toujours eu ces projets et pour les réaliser, il faut que je me batte mais ça vaut le coup vraiment.

Combien d’albums et de singles avez-vous à votre actif ?

J’ai trois singles qui sont tous sortis en vidéo: <<DIOX MA SA XOL>>, <<WUYUMA FI>> et <<LANE NGAY XAAR>> qui est sorti récemment. Actuellement, je travaille sur mon premier album dont je ne révèlerai pas le nom. (Rires). Je préfère garder la surprise. Il comportera au minimum dix (10) titres dont la version acoustique de <<DIOX MA SA XOL>>.

Quels sont les messages que font passer vos trois singles ?

<<DIOX MA SA XOL>> est mon premier single qui m’a d’ailleurs fait connaître du grand public. C’est une chanson qui parle d’amour et s’adresse à la jeunesse. C’est une chanson que j’ai composé avec Fefsy qui a fait la mélodie. Ca m’est venu sur un coup de tête et j’ai mis trois heures de temps pour l’écrire. Certains me disent que vue que la chanson parle d’amour, je parle directement de moi. (Rires). Quand une chanson vient de l’âme, elle touche directement d’autres âmes. C’est vrai qu’il y a un peu de moi dans cette chanson mais je ne veux pas me focaliser dessus parce que je veux que ca soit la chanson de tout le monde.

L’inspiration pour l’écriture de <<WUYUMA FI>> m’est venue dans un taxi quand j’écoutais une émission qui parlait de maltraitance. En effet, on parlait du cas d’une jeune femme et c’est aussi arrivé à une de mes connaissances. Arrivée au studio, Fefsy était en train de composer une mélodie qui m’a aussitôt plu et là je me suis lancée à l’’écriture de cette chanson. Je tiens à préciser que je vis avec mes parents et que je n’ai jamais vécu ce cas de maltraitance. Mais je tenais à en parler parce que c’est un phénomène qui est bien présent dans notre société et depuis la sortie du clip, même s’il n’a pas eu autant de succès que le premier single <<DIOX MA SA XOL>>, il y a beaucoup de personnes qui se voient à travers la chanson.

Quant à <<LANE NGAY XAAR>>, nombreuses sont les personnes qui pensaient que je m’adressais à quelqu’un en particulier en lui demandant ce qu’il attendait pour le mariage. (Rires)… C’est une chanson que j’ai fais pour le fun, pour faire plaisir aux gens et plus spécialement aux jeunes, pour qu’ils s’amusent vraiment. Je pense qu’un artiste n’a pas seulement pour rôle d’être trop <<sérieux>> ou trop <<engagé>> , mais c’est quelqu’un qui doit aussi apporter de la joie dans le cœur des gens. C’est le message que je voulais vraiment faire passer par le biais de cette chanson.

Vous arrive t-il de faire des concerts sur le plan national et international ?

Personnellement je n’ai jamais organisé de concert parce que j’attendais la sortie de mon album. Il est quasiment impossible de faire des concerts avec trois singles. Mais je participe beaucoup aux concerts organisés par certains artistes. J’ai fais beaucoup de scène grâce à eux. De ce côté-là, ils sont vraiment bien.

Nombreux sont les chanteurs et les mannequins qui se reconvertissent en acteurs ces derniers temps dans notre pays. Pensez-vous faire du cinéma un jour ?

C’est un monde que j’ai eu à côtoyer quand j’ai joué une séquence dans la série Wiri-Wiri. Si jamais on me propose un rôle que je maitrise et que je peux bien interpréter, je l’accepterai sans problème. Mais si je sais que je n’en suis pas capable, je refuserai parce que je ne veux pas gâcher un rôle juste pour qu’on me voie l’interpréter.

Comment s’est passée votre collaboration dans la série Wiri-Wiri et pourquoi ca n’a pas été loin ? Quels sont vos rapports actuels avec les acteurs ?

La collaboration avec les acteurs de la série Wiri-Wiri a été faite le plus naturellement possible. C’était un gros coup de publicité et une manière de me faire connaitre du public sénégalais et étranger. J’ai de très bons rapports avec eux et nous sommes toujours en contact.

Quel est votre point de vue sur ce phénomène de photos nues postées par certaines de nos célébrités sur les réseaux sociaux alors qu’il y des jeunes très sensibles qui les suivent et les imitent ?

Au Sénégal, nous sommes dans un pays à majorité musulmane et normalement certaines choses n’y ont pas leur place. Il faut aussi savoir qu’il y a des gens qui sont piégés. En effet, certaines personnes se font voler leurs photos dans leurs portables par des gens malintentionnés qui les divulguent sur le net. Quant à celles qui postent leurs photos nues pour chercher du buzz, elles devront se rappeler qu’elles sont appeler à être des épouses et des mères plus tard et que ce monde de la célébrité dans lequel elles vivent est éphémère. Il faut penser au futur c’est mieux.

Si vous devez vous réincarner plus tard, qui serez vous ?

(Rires). Je serai sans hésitation ma grand-mère parce que c’est une femme que je trouve très belle à l’extérieur comme à l’intérieur.

Qui est votre modèle dans la vie de tous les jours ?

Ma mère sans hésitation parce que c’est la seule personne qui veut ton bonheur plus que n’importe qui sur terre… Je ne peux pas aller au dessus et c’est impossible.

Côté mode, est ce que vous avez une inspiration et quel est votre look personnel ?

Je n’ai pas d’inspiration en matière de mode et concernant mon style vestimentaire personnel, je m’habille de manière à être très à l’aise. En général, je suis en chemise, jeans et basket et quand des gens me voient comme ca, ils ne peuvent pas s’empêcher de me faire la remarque. Mais je veux que les gens aient l’habitude de me voir décontractée et sans maquillage parce que j’ai aussi une vie après la musique et l’artificiel ce n’est pas trop mon affaire. Je n’ai pas envie de changer ma personnalité.

Quels sont vos rapports avec vos collègues chanteurs ?

J’ai beaucoup d’amis chanteurs du côté des garçons comme des filles. Je suis plus proche de la gent masculine en particulier et on a de très bons rapports. Ils m’invitent à leurs concerts et soirées tout le temps. Ils sont vraiment super de ce côté-là.

Des projets musicaux avec eux ?

Oui ! En effet, j’ai pleins de projets musicaux avec plusieurs chanteurs mais je préfère taire leurs noms. Je préfère garder encore la surprise mais ce sera quelque chose d’extraordinaire.

Est-ce qu’il vous arrive de vous engager dans des cas sociaux ou est-ce-que vous êtes ambassadrice d’une association qui lutte pour éradiquer ces phénomènes d’inégalités sociales ?

Je fais du social mais je ne veux pas que tout le monde soit au courant évidemment. On est dans un pays à majorité musulmane et en tant que membre de cette communauté, je veux aider les autres dans le secret. On m’a récemment nommé ambassadrice d’une association pour aider des enfants mais je leur ai dit que je le ferai seulement dans la discrétion.

Etes-vous difficile d’accès comme la plupart des célébrités sénégalaises ?

Difficile d’accès ? Je dirai non parce que j’ai un numéro que je donne presque à tout le monde et même sur les réseaux sociaux. Dès qu’une personne me dit qu’elle aime ce que je fais et qu’elle veut me parler, je lui file automatiquement ce numéro. Mais le problème se pose plus sur la disponibilité. Par exemple je travaille très dur pour sortir mes singles et faire mes vidéos : quelqu’un qui me dit donne-moi ton numéro parce que je veux t’inviter à dîner ou parce qu’il a envie de s’amuser avec moi en me prenant pour une fille facile, je ne peux pas vraiment donner accès à ce genre de personne.

Êtes-vous un cœur à prendre ?

(Rires). Non je ne suis pas un cœur à prendre parce que j’ai donné le mien à mon père. Vous savez, entre les études, la musique et mon travail, je n’ai pas assez de temps pour les histoires d’amour. Quand on se met en couple avec quelqu’un, il y a un minimum à respecter comme sortir ensemble une fois par semaine, aller dîner par exemple et en ce moment je me consacre uniquement à la musique parce qu’il me reste encore beaucoup de choses à réaliser. Cependant ce qui va arriver, arrivera.

Si vous avez trois conseils à donner aux jeunes qui veulent se lancer dans la musique, quels seraient-ils ?

Déjà il y a beaucoup plus de risque pour les femmes que pour les hommes. Le premier conseil que je vais donner est de se poser au préalable quelques questions à savoir est ce que je veux faire de la musique et pourquoi. Ensuite il faut s’entourer des bonnes personnes parce qu’eux sauront te dire la vérité sur ce que tu fais et enfin ne jamais se suffire de ce que l’on fait. En effet, moi par exemple, je n’ai rien produit qui me plaise vraiment, je suis toujours à la recherche de la perfection. Il ne faut pas se dire que ce que j’ai fais est bien mais il faut toujours se dire que j’aurai pu mieux faire.

Avez-vous été confronté à des cas de jalousie venant de vos ami(e)s qui pensent qu’avec le succès vous vous éloignez ?

Il arrive que certains changent de manière de te parler parce qu’ils se disent que voilà maintenant que qu’elle passe à la télévision, elle n’est plus la même. Je suis toujours moi, la même Nafina et je ne compte pas changer, je n’en ai même pas envie.

Si tu devais changer de carrière, que ferais tu à part la communication ?

Je serai avocate parce que c’est un métier qui rend fort et j’aime les personnalités fortes, c’est un métier qui est noble parce qu’on peut aider les plus démunis en cas de problème et enfin j’ai une amie avocate qui est une source d’inspiration pour moi.

Qu’est ce qui a changé dans votre vie avec le succès ?

Rien n’a changé et je ne veux pas que ça change non plus. J’ai les mêmes ami(e)s, je fréquente les mêmes endroits et j’ai les mêmes habitudes. J’aime ma vie telle qu’elle a toujours été et je ne veux et ne pense pas y remédier.

Est-ce qu’il existe un musicien qui peut vous servir de modèle ?

J’adore la musique de Souleymane Faye et c’est une personne très respectable que j’estime vraiment. J’ai eu la chance de le rencontrer en personne et c’était vraiment extraordinaire.

Avez-vous programmé des tournées sur le territoire national et à l’étranger ?

Après la sortie de l’album, nous allons programmer des tournées ici à Dakar mais aussi dans les régions. Quant aux tournées à l’étranger, c’est plus difficile parce que ça se fait sous forme de partenariat mais ca viendra.

Quels sont vos futurs projets ?

Dans l’immédiat c’est finir la composition de mon album et le mettre sur le marché mais aussi l’organisation de concerts et tournées après.

Quel est votre meilleur souvenir ?

Mon plus beau souvenir est quand j’ai vu mon première vidéo. Des gens m’ont appelé pour me dire que ma vidéo était sortie. En effet, c’est Fefsy qui l’avait mis en ligne une fois la composition terminée et nombreuses étaient les personnes qui l’avaient vu avant moi. Je ne saurai vous dessiner le bonheur que j’ai ressenti à ce moment là.

Quel est votre pire souvenir ?

Mon pire souvenir c’est quand on m’a fait patienter des heures pour une interview dans une télévision de la place pour me dire enfin que ca a été reporté. Je me suis dit que si c’était peut être Youssou Ndour ou un autre ténor de la musique sénégalaise, il ne serait pas traité de cette manière. C’était juste déplorable et désolant.

Vos derniers mots ?

Déjà, je vous remercie de m’avoir fait participer à votre blog. Ensuite, je vous dirai juste de ne pas vous sentir exclue vue que vous êtes dans une région, les artistes sont là et on fait de la musique pour tout le monde. Quand vous voulez leur parler, il faut juste demander parce qu’ils sont tous sur les réseaux sociaux. Enfin, je vous dis à tous d’écouter ma musique et d’attendre des nouveautés, vous aurez mon premier album très bientôt Incha Allah.